Alimentation et prévention des maladies

Article publié sur La Semaine Vétérinaire rubrique PRATIQUE MIXTE FORMATION CONFÉRENCE et écrit par CHANTAL BÉRAUD le vendredi 5 juillet 2019

Nanna Luthersson Vétérinaire danoise praticienne en équine, spécialiste de la relation entre l’alimentation et la santé digestive.Article rédigé d’après une présentation faite lors du congrès Lab To Field à Dijon (Côted’Or), en novembre 2018.

Apporter des fibres peut réduire le risque de coliques et de diarrhées. À l’inverse, certains types de fourrage augmentent le risque de fourbure. Une nutrition contrôlée de qualité peut donc éviter la survenue de douleurs, voire des cas de mortalité chez les chevaux. Les excès de NSC (amidon, sucres solubles, fructanes) qui atteignent le gros intestin sont une des principales causes de coliques et de diarrhées induites par le régime alimentaire. Ces excès entraînent une augmentation de la production bactérienne de lactate et une diminution du pH, ce qui cause une baisse de la digestibilité des fibres, une inflammation de la muqueuse, des douleurs intestinales avec une production de gaz et des troubles de la mobilité.

Quantité et intervalle de distribution du fourrage

Cependant, si le cheval consomme de trop petites quantités de fibres, les mêmes problèmes surviennent. Car le manque de fibres digestibles est à l’origine d’un environnement intestinal où les populations de micro-organismes fibrolytiques sont en trop faible concentration pour assurer un écosystème stable et équilibré. De nombreuses études ont ainsi montré que la consommation en matière sèche de fourrages devrait donc être au minimum de 1,5 % du poids vif du cheval par jour. Pour les chevaux aux besoins énergétiques très élevés, il est possible de monter jusqu’à 2,5 %. L’intervalle de distribution compte également : distribuer le fourrage en trois repas minimum est nécessaire, si les chevaux n’ont pas accès à volonté au fourrage. Attention aussi aux changements : il convient de substituer graduellement un fourrage par un autre sur une période d’au moins 14 jours, afin de permettre au gros intestin de s’adapter à tout nouveau type de fourrage. Enfin, apporter les fourrages avant les céréales permet de ralentir la vidange gastrique et de réduire la vitesse de transit dans l’intestin grêle. Avec quel type d’alimentation ? Pour un cheval à faibles besoins énergétiques, le nourrir avec des fourrages de basse valeur énergétique, en évitant toutefois de lui apporter de la paille comme principale source de fibres. Attention aussi à ne pas distribuer de trop grandes quantités de fibres non digestibles. Par exemple, la paille ou le foin très tardif est un facteur de risque connu pour les impactions du caecum et du côlon… Concernant les chevaux aux besoins énergétiques élevés, s’il est habituel de leur fournir des concentrés à base de céréales, l’apport en amidon peut cependant s’avérer trop important. Il convient de le limiter au maximum à 1 g/kg de poids vif par repas et idéalement à moins de 2 g/kg de poids vif par jour. Aujourd’hui, au Danemark, contrairement à il y a seulement dix ans, le vétérinaire peut recommander des concentrés accessibles contenant moins d’amidon, avec des sources alternatives d’énergie… Pour un cheval avec des besoins énergétiques élevés, préférer donc des fourrages de haute valeur nutritionnelle ou complémenter avec des fibres à haute teneur énergétique, comme la pulpe de betterave déshydratée, les granulés de luzerne, les coques de soja, etc. Enfin, pour les chevaux prédisposés aux diarrhées, préférer le foin aux fourrages avec une faible matière sèche (< 60 %).

Au Danemark, la cause la plus fréquente des coliques ésulte du fait de ne pas donner suffisamment de fibres digestibles aux chevaux.

Que préconiser contre les fourbures ?

Pour les chevaux à risque de fourbure, il est recommandé d’analyser ses fourrages et de n’utiliser que ceux dont les concentrations en NSC sont inférieures à 12 % de matière sèche, comme du foin ou des enrubannés secs, avec peu de NSC. Il est aussi préférable de leur restreindre ou même d’exclure leur accès à la pâture, car la concentration en NSC dans l’herbe est difficile à prévoir et peut être cause de fourbure chez les chevaux qui présentent une dérégulation de l’insuline.

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