[Publication scientifique] Vieillissement chez l’homme, vieillissement chez le cheval, peut-on comparer ?

Objectifs et méthodologie : - - - - Explorer les mécanismes physiologiques, pathologiques et environnementaux influençant le vieillissement chez les chevaux. - - Établir des parallèles entre le vieillissement équin et humain pour améliorer les pratiques de soin et de gestion. - - Mettre en avant l’utilisation des chevaux âgés dans des études gériatriques comme modèles pour la recherche biomédicale. - - - - L'article est une revue de la littérature, basée sur une centaine d’articles, analysant des études portant sur : - - - - Les processus biologiques du vieillissement chez les chevaux et d'autres espèces. - - Les pathologies associées à l'âge, comme la sarcopénie, l’arthrite et les dysfonctions métaboliques. - - Les pratiques de gestion et de soin adaptées aux chevaux âgés. - - Les bénéfices sociaux et scientifiques de l’étude des chevaux gériatriques. - - - - Les résultats : - - L'article conclut que les chevaux présentent des similitudes physiopathologiques significatives avec les humains, ce qui en fait des modèles pertinents pour étudier le vieillissement et certaines maladies humaines. Ces ressemblances incluent : - - - - Vieillissement biologique commun : - - - - Les chevaux et les humains partagent des mécanismes biologiques similaires liés au vieillissement, tels que l'accumulation de lipofuscine (pigments d'âge), la réduction de la capacité de régénération cellulaire, et l'accroissement du stress oxydatif. - - Des troubles comme l'inflammation chronique de bas grade (« inflamm-aging ») et des maladies métaboliques (ex. résistance à l'insuline) se développent de manière similaire chez les deux espèces. - - - - Pathologies associées à l'âge : - - - - Les chevaux et les humains sont affectés par des troubles musculosquelettiques liés à l'âge, tels que l'arthrose, avec des modifications similaires du cartilage et une augmentation des cytokines pro-inflammatoires (TNF-α, IL-6). - - L'obésité, associée à une résistance à l'insuline chez les chevaux, reflète des conditions observées chez les humains prédiabétiques, bien que les chevaux ne développent pas de diabète manifeste. - - Le syndrome de Cushing équin est décrit comme une maladie analogue au Cushing humain, avec des symptômes communs (hypercortisolisme, adiposité abdominale, hirsutisme). - - - - Rôle des chevaux dans la recherche biomédicale : - - - - Grâce à leur grande taille, leur longévité et des conditions naturelles de vieillissement, les chevaux permettent des observations proches des conditions humaines. Cela offre une alternative aux études réalisées sur des rongeurs, où les cycles de vie sont très courts et les extrapolations limitées. - - Les chevaux sont considérés comme des modèles prometteurs pour étudier : - - - - Le syndrome métabolique. - - Les inflammations chroniques. - - La dégénérescence neurologique, bien que certaines pathologies humaines, comme l’Alzheimer, soient absentes chez les chevaux. - - - - - - Potentiel : - - - - Bien que les chevaux ne puissent pas remplacer complètement les modèles humains en recherche biomédicale, leur physiologie et leur vieillissement naturel permettent de générer des données transférables à la santé humaine. - - Ces observations sont particulièrement utiles pour comprendre et traiter des maladies liées à l’âge, comme les troubles endocriniens et les pathologies musculosquelettiques. - - - - - - L'article soutient que les chevaux constituent un modèle complémentaire et pertinent pour les recherches en biogérontologie. Leur utilisation dans des études non invasives peut non seulement bénéficier aux humains, mais aussi améliorer les connaissances pour la gestion des chevaux âgés eux-mêmes. - - Risques et limites : - - · Absence de certaines pathologies humaines chez le cheval : - - Certaines maladies humaines courantes, telles que la maladie d'Alzheimer et le dépôt de plaques β-amyloïdes dans le cerveau, ne se manifestent pas chez les chevaux. Cela limite leur pertinence pour étudier des troubles neurologiques spécifiques. - - - - · Différences dans la neurodégénérescence : - - Bien que les chevaux partagent des processus comme l'accumulation de lipofuscine (pigment d'âge) et la gliose, des pathologies humaines comme la hyalinose des parois vasculaires et d'autres formes de dégénérescence cérébrale ne sont pas observées chez les chevaux. - - - - · Pathologies spécifiques à chaque espèce : - - Certaines maladies liées à l'âge sont propres aux chevaux (ex. myopathie par stockage de polysaccharides) et ne trouvent pas d'équivalent direct chez les humains. De telles différences peuvent compliquer l'extrapolation des résultats. - - - - · Les chevaux vieillissent dans des environnements variés (mode de vie, alimentation, exercice, soins vétérinaires), ce qui peut influencer les processus biologiques observés et compliquer la généralisation des résultats à l’homme. - - · Les chevaux ne peuvent pas être manipulés comme des modèles de laboratoire standard (par exemple, des rongeurs). Leur taille, leur longévité et leurs besoins spécifiques rendent les études expérimentales plus coûteuses et logistiques complexes. - - Malgré ces obstacles, les auteurs estiment que les similitudes significatives entre les chevaux et les humains (en particulier dans les troubles métaboliques et inflammatoires liés à l'âge) justifient leur rôle en tant que modèle complémentaire pour la recherche biomédicale. Cependant, ils recommandent de concentrer les études sur des maladies et des processus spécifiques où ces parallèles sont les plus évidents, tout en tenant compte des différences et des limites mentionnées. - - Références de la publication : https://www-sciencedirect-com.bibelec.univ-lyon2.fr/science/article/pii/S073708061830532X - - Marcjanna Wiśniewska, Iwona Janczarek, Dariusz Piwczyński, The Aging Phenomenon of Horses With Reference to Human–Horse Relations, Journal of Equine Veterinary Science, Volume 73, 2019, Pages 37-42, ISSN 0737-0806, https://doi.org/10.1016/j.jevs.2018.11.005.

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